mercredi 17 juin 2020

L’assemblée nationale manque-t-elle de représentativité ?

Question légitime, surtout quand on la compare à l’assemblée nationale de 1789. Où sont donc passés les ouvriers, quid des classes sociales dites « basses » ? Cette assemblée représente-t-elle (toujours) le peuple ? Est-ce (vraiment) le peuple qui propose et débat les lois mêmes qui le régissent ? Autant de questions auxquelles Thibault Gond tentera d’apporter une réponse en présentant les principales théories expliquant ce phénomène.



L’assemblée constituante de 1789, fille de la révolution 

 La Révolution française a été un événement majeur dans l'histoire des sociétés occidentales, et a eu un effet profond sur le monde d'aujourd'hui. À partir de 1789, la Révolution française a vu le peuple français renverser sa monarchie absolue et instaurer une république fondée sur les principes d'égalité, de liberté et de fraternité. Tout au long des années de la révolution, il y a eu quatre gouvernements révolutionnaires différents, dont L'Assemblée nationale, l'Assemblée législative, la Convention nationale et le Directoire.

Bien que l'Assemblée nationale ait été à l'origine composée principalement de membres du tiers état, de nombreux représentants du clergé et de la noblesse se sont rapidement joints à elle lorsque la colère contre la monarchie de Louis XVI s'est répandue. Après le 9 juillet, l'Assemblée nationale devient l'Assemblée constituante nationale, qui durera jusqu'au 30 septembre 1791.

L'Assemblée nationale constituante est surtout connue pour avoir adopté la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen en août 1789. Cette déclaration a été rédigée par le marquis de Lafeyette, un officier français qui a combattu dans la Révolution américaine et s'est inspiré des idéaux de liberté exprimés par Thomas Jefferson dans la Déclaration d'indépendance.

L'Assemblée nationale constituante se dissout en 1791, passant le gouvernement à l'Assemblée législative nouvellement créée.

L’assemblée nationale s’éloigne de ses idéaux 

Selon l’Observatoire des Inégalités, l’Assemblée nationale actuelle ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires (données 2018). D’où la question: à quand la parité sociale à l’Assemblée nationale ? Question on ne peut plus légitime, d’autant plus que les employés et les ouvriers représentent la moitié de la population active. Pourtant, il semblerait que c’est la question du genre qui est la plus soulevée, pour protester contre la sous-représentation de la gente féminine. Par contre, force est de constater que la composition sociale intéresse peu.

Jusqu’à l’année 2017, l’Assemblée nationale comptait 4,6% de députés ayant le statut d’employé. Mais aucun ouvrier, selon l’Institut Diderot. On est bien loin des idéaux de la constituante, fille de la Révolution française. Par un glissement sémantique, on s’est retrouvé avec des élus à 76% issus des rangs des cadres et des professions intellectuelles supérieures, soit 4,4 fois plus que leur part dans la population active.

 Ce qui est encore plus grave, c’est que le pourcentage des ouvriers et employés est en déclin constant depuis qu’il a atteint son pic de 20% des députés lors de la première législature de 1946 – 1951. Une réforme de la vie politique française deviendrait-elle nécessaire ?


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